Chaque goutte compte
L'eau est une ressource essentielle dont dépendent tous les aspects de la vie sur Terre. Pourtant, l'accès équitable à l'eau n'est pas garanti au niveau mondial. En réalité, l'ONU signale que, parmi les 153 pays qui partagent des ressources en eau par-delà les frontières, seuls 24 d'entre eux ont mis en place des accords de coopération concernant l'eau qu'ils partagent. Cela attire l'attention sur le rôle de la collaboration visant à assurer la sécurité de l'eau à l'avenir, un aspect que la Semaine mondiale de l'eau met en lumière. Nous avons demandé à Ghinwa Chammas, directrice du développement durable chez BSI Group, ce que signifie un avenir à l'eau sécurisée et comment les organisations peuvent jouer un rôle pour nous aider à assurer la sécurité de l'eau.
Quelle est l'importance de la sécurité de l'eau au niveau mondial ?
L'eau est vitale pour la santé de la planète, mais aussi pour la santé et la stabilité de la société. L'eau est toutefois une ressource limitée et, bien qu'elle semble abondante sur Terre, en réalité, moins de 3 % de l'eau est douce et la plus grande partie de cette eau douce se trouve dans les glaciers, les calottes polaires, l'atmosphère et le sol. Seuls 0,5 % environ sont considérés comme accessibles et, à mesure que la demande en eau augmente, le volume réel d'eau douce à notre disposition reste statique ou diminue. En fait, au niveau mondial, la quantité d'eau douce renouvelable disponible par personne a diminué de plus de 50 % depuis 1962, et d'ici 2030, la demande devrait dépasser l'offre de l'ordre de 40 %. Cela pourrait avoir un impact important, en particulier sur les populations vulnérables. À l'heure actuelle, plus de 2 milliards de personnes vivent déjà dans des pays en situation de stress hydrique et 3,6 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau au moins un mois par an. La sécurité de l'eau est donc une question fondamentale, sur laquelle la société doit collaborer pour s'assurer que nous pouvons protéger et partager nos ressources en eau mondiales.
Pour vous, que signifie « un avenir à l'eau sécurisée » ?
Comme mentionné plus haut, toute l'eau douce dont nous disposons, même la petite quantité, est menacée par la pollution et la surexploitation. Chaque goutte compte vraiment. L'insécurité de l'eau peut avoir des effets extrêmement néfastes sur l'environnement, la biodiversité, la population et la société en général. Ayant grandi au Moyen-Orient, je ne connais que trop bien la nature précieuse de l'eau et combien il peut être difficile d'avoir accès à de l'eau propre pour répondre à ses besoins quotidiens essentiels. C'est pourquoi, pour moi, un avenir à l'eau sécurisée est un futur où nous reconnaissons l'eau comme la précieuse ressource partagée qu'elle est, et dans lequel nous collaborons pour pratiquer une bonne intendance de l'eau et protéger nos ressources en eau. Il s'agit d'un avenir où les populations du monde entier profitent d'un accès juste et équitable à l'eau à des fins essentielles telles que l'hydratation et l'hygiène, ainsi qu'à des fins de bien-être telles que l'exercice physique et les loisirs.
Quelle est la menace la plus importante qui pèse sur la sécurité de l'eau à l'avenir ?
La sécurité de l'eau n'est pas menacée par un seul facteur, mais par une combinaison de facteurs tels que la croissance démographique et le développement économique qui entraînent une augmentation de la demande en eau douce, le changement climatique qui modifie le fonctionnement de nos systèmes hydriques et les mauvaises pratiques de gestion de l'eau, telles que le gaspillage ou la pollution de l'eau. C'est pourquoi BSI s'est associé à l'ONG Waterwise, leader dans le domaine de l'eau, pour notre campagne « Soif de changement » (Thirst for Change). Nous pensons que la sécurité de l'eau est aussi importante que le changement climatique et que ces deux domaines ont un impact l'un sur l'autre. L'objectif de la campagne (que nous actualisons pour 2024, tenez-vous au courant) était donc d'attirer l'attention sur l'insécurité de l'eau dans le cadre des discussions sur le climat, afin de favoriser la compréhension et l'action.
Que peuvent faire les organisations pour contribuer à la sécurité de l'eau à l'avenir ?
Beaucoup de choses ! Avant tout, les organisations doivent reconnaître que la sécurité de l'eau est un problème sérieux et prendre des mesures dans le cadre de leurs propres activités. Les entreprises peuvent y parvenir en élaborant un plan de gestion de l'eau conforme à la norme ISO 14001, en collectant des données pour contrôler et rendre compte de leur propre empreinte sur l'eau, ainsi qu'en fixant des objectifs pour réduire l'utilisation, le gaspillage et les fuites au fil du temps.
Elles peuvent également partager les bonnes pratiques et les leçons apprises afin que nous puissions tous en savoir plus sur les économies d'eau. Adoptez l'innovation et partagez vos expériences afin que d'autres puissent en faire autant.
Les dirigeants peuvent encourager une culture de l'économie d'eau en interne et dans leurs chaînes d'approvisionnement, mais aussi utiliser leur voix et leur influence pour favoriser la collaboration, la compréhension et l'action positive parmi leurs parties prenantes.
Oui, il s'agit d'un problème mondial, mais j'ai la conviction que le changement est possible.
Pouvez-vous donner quelques exemples du travail effectué par BSI pour soutenir la sécurité de l'eau ?
Bien que l'empreinte hydrique de nos activités soit relativement faible et que l'eau ne soit pas considérée comme une priorité dans notre évaluation de la matérialité, nous prenons l'eau très au sérieux et avons mis en place des plans dans le cadre de notre stratégie d'excellence en matière de durabilité opérationnelle afin de la gérer le mieux possible.
Pour nous, le point de départ concerne la compréhension de la situation globale, des données dont nous disposons, des défis auxquels nous sommes confrontés et des possibilités d'amélioration, qu'il s'agisse de mesures relatives à l'efficacité ou de l'utilisation de sources d'eau alternatives telles que l'eau de pluie et les eaux grises.
Dans nos bureaux de Milton Keynes, par exemple, des mesures de réduction de la consommation d'eau et de détection des fuites sont déjà en place, les pompes à eau étant reliées à des capteurs lumineux dans l'ensemble des bâtiments. Lorsqu'une zone n'est pas occupée, les pompes à eau de cette zone sont désactivées. Si l'eau continue de couler, cela met en évidence une fuite qui peut être réparée rapidement.
Dans nos laboratoires, chaque installation présente ses propres spécifications et possibilités. Lorsque les spécifications le permettent, les installations sont conçues pour réutiliser l'eau, par exemple pour les tests de pulvérisation des casques ou les tests de pression à chaud et à froid des tuyaux. Ce test peut durer des mois et la même eau est captée et utilisée dans un cycle fermé.
Nous avons élaboré une liste de contrôle visant à déterminer si les propriétés que nous louons nous aideraient à atteindre nos objectifs en matière de zéro émission nette. Puisque nous reconnaissons que l'eau et le carbone sont liés, la liste de contrôle comprend également une évaluation de l'eau, examinant les mesures d'efficacité hydrique déjà en place et notre capacité, en tant qu'occupant, à introduire nos propres mesures.
En 2023, nous avons entamé notre partenariat avec Waterwise, une ONG leader dans le domaine de l'eau, dans le cadre de notre campagne « Soif de changement (Thirst for Change) » qui vise à sensibiliser les populations au défi de la sécurité de l'eau au niveau mondial. En 2024, nous faisons évoluer cette campagne pour explorer les solutions en matière de sécurité de l'eau au niveau mondial. Gardez donc un œil sur nos dernières recherches seront bientôt publiées !